5 anecdotes WTF

Passer plusieurs années dans un pays qui n’est pas le sien, c’est accumulé beaucoup de petites histoires drôles, flippantes ou mêmes étranges dans un environnement qui nous décontenance. Voici quelques anecdotes qui ont marqué mon séjour prolongé en Italie.

1 L’anecdote glauque :

Cette anecdote se déroule peu de temps après mon arrivée en Italie. Enthousiaste à l’idée de découvrir mon nouvel environnement, je déambule joyeusement dans les rues de la ville et je me retrouve face à une découverte pour le moins absurde. Un mur rempli d’affiches aux cours textes avec des photos de personnes âgées. L’ensemble me fait tout de suite penser aux avis de recherche d’adolescents ou enfants disparues que l’on voit parfois circuler sur le net. A ceci près qu’ici toutes les personnes semblent avoir au minimum 50 ans bien passés. Ne sachant pas encore lire l’italien et ne prenant pas vraiment le temps d’étudier plus attentivement la question, je continue mon chemin avec la conviction d’être face à une affaire de kidnapping organisé de vieilles personnes. Comme les américains ont décidés de se servir des bouteilles de lait, les italiens auraient réservés des murs pour se charger de diffuser l’information. Pourquoi pas ? Sauf que j’apprends très rapidement qu’il s’agit en réalité des « carte dei morti », c’est-à-dire des affichages réservés à l’annoncer de décès, comme la rubrique nécrologique du journal mais en grand format quoi. On m’apprend même que l’affiche est généralement en plus placardée sur la maison ou à l’entrée de l’immeuble dans lequel la personne décédée habitait. Dans le genre joyeux, mon hypothèse de kidnapping de vieux était un peu plus fun.

2 l’anecdote what the fuck :

En travaillant en Italie j’ai appris à m’adapter à la culture du pays pour organiser ma journée. Ainsi, quand je demandais un coup de main à une collègue et qu’elle me répondait qu’elle n’était pas en capacité de réfléchir avant d’avoir mangé son yaourt, je patientée, compréhensive. Mais cette fois-là, l’effervescente était générale. Tranquillement assise à pianoter sur mon ordi, je voyais tour à tour mes collègues sortir de l’open space pour revenir avec un grand sourire et un air satisfait. Intriguée par ce mouvement de foule inhabituel, je demande à un collègue ce qu’il se passe. Il me répond qu’un prêtre propose des confessions à tous les employé.e.s dans le bureau juste à côté. En la période de Pacques, ça leur semblait normal de proposé ce genre de service sur un lieu de travail….

L’anecdote qui finit bien :

L’anecdote se déroule pendant des vacances entre amis à Naples. Par manque de bol, on me fixe un entretien de travail via Skype le jour d’arrivée dans la ville. Décidant de croire en ma bonne étoile, je maintien mon départ en vacances et je me contente de m’assurer auprès de la propriétaire de l’AirBnB que la connexion internet fonctionne. Cette dernière me confirmant que tout est OK, je pars l’esprit tranquille.  Et puis ça se passe pas si bien. Le train arrive avec une bonne heure de retard. Une fois arrivée dans l’AirBnB le wifi me lâche au bout de 10 minutes de bons et loyaux services. La 4G ne passe pas dans l’appartement. Assez stressée, je débarque mon PC sous le bras à 10 minutes de mon entretien chez la propriétaire qui heureusement habite deux étages au-dessus du notre. Celle-ci m’accueille très gentiment, me laisse m’installer dans son salon et m’offre même un délicieux café napolitain. L’entretien se déroule plutôt bien, jusqu’à ce que je vois mes deux interlocuteurs fixés un point derrière moi avec un sourire amusé. Je me retourne et découvre une petite fille en culotte, une poupée dans les mains. La fille de la propriétaire avait échappé quelques instants à la surveillance de sa maman pour venir me faire coucou. Sans me décontenancer, je refais face à mes interlocuteurs en ignorant complètement sa présence. Le Skype se termine et je suis un peu dépitée. Entre le stress et la précipitation, je n’ai pas eu l’impression d’avoir brillé. Pour me consoler, la propriétaire m’offre de quoi nourrir une famille pour une semaine en délicieux plats napolitains. Et finalement, j’ai même eu le poste ! Comme quoi, Naples m’a porté bonheur…

4 : L’anecdote du colloc chelou

Cette anecdote prend place dans le premier logement que j’ai occupé en Italie. L’appartement était équipé de deux chambres, une que j’occupais et la deuxième louée pour de courts séjours via le site AirBnB. Pour être honnête c’était plutôt sympa de connaitre chaque week-end de nouvelles personnes. Sauf cette fois-là. J’ai fait connaissance avec mon nouveau colocataire par le biais des bruits étranges en provenance de sa chambre : des espèces de marmonnements à la limite de l’animal mêlées à des bruits de rots et de bouteille entrechoquant un verre.  Le laissant à ce qui semblait une belle beuverie privée (solo quoi), j’ai finalement rencontrée le nouvel occupant le lendemain. Je rentre du travail et j’aperçois un homme très grand et très maigre assis dans le canapé, qui fixe un téléviseur ou il a enlevé le son. Je le salue et essaie de lui parler mais à par le fait qu’il est russe, je ne comprends pas grand-chose de son anglais un peu trop customisé. De toute manière, il s’enferme très vite dans sa chambre pour picoler de nouveau. La nuit même, je me réveille en sursaut. La lumière du couloir est allumée et la salle de bain, qui se trouve être collée à ma chambre, est occupée. Mon colocataire s’y est enfermé et parle tout seul, faisant de tant en tant couler de l’eau. Il finit par en sortir, pour y rentrer de nouveau quelques minutes plus tard, en claquant joyeusement les portes et en continuant à ruminer. Franchement flippée, j’ai dormi (ou essayé) avec la chaise bloquant la poignée de la porte de ma chambre « au cas où ». Heureusement, le séjour de mon étrange voisin s’est terminé le lendemain sans même que je ne le recroise !

5 : L’ anecdote qui fou la honte

Parmi les différentes missions que j’ai effectuées en Italie, j’ai été volontaire pour le support anti-discrimination d’une petite commune. L’EVS ou volontariat européen prévoit le paiement du travail effectué mais aussi la mise à disposition des volontaires un logement. Habitant tout d’abord dans un studio un peu vétuste mais très charmant, j’ai été priée de déménagée au bout de quelques mois pour habiter le tout nouvel appartement acheté par la Mairie pour ces volontaires. Mon déménagement et mon installation se passe sans souci et je prends tranquillement mes marques. Quelques jours passent et alors que je suis au travail, je reçois un coup de fils d’un employé de la Mairie. Ce dernier m’apprend qu’une visite de l’appartement par le Maire de la commune est prévue pour le lendemain. En prévision de cet événement d’importance il est passé dans l’après-midi déposé de la décoration, des petits fours et quelques bouteilles de vins, ce qui lui a ainsi permis de découvrir l’état de ma chambre… Il m’a ainsi demandé de quitter immédiatement le travail et de passer mon après-midi à ranger mes affaires et faire le ménage. A 28 ans, je ne pensais plus recevoir un tel ordre, d’autant plus au travail. Mais en bon petit soldat, je me suis exécutée et j’ai eu le droit à ma petite photo au bras du Maire, tout sourire et ravi de voir que j’avais bien fait mon lit.

Commentaires

  1. 😄 ils sont forts ces italiens !

  2. L’anecdote du prêtre est juste INCROYABLE !

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