Si partir vivre à l’étranger tente nombre d’entre nous, ce n’est pas toujours facile de concrétiser ce rêve, surtout quand on est jeune, sans argent ni expérience professionnelle. Alors, comment partir, s’en avoir l’obligation de passer par l’université et son fameux programme Erasmus ? Je vais ici faire le point sur trois programmes que j’ai personnellement testés et qui permettent aux jeunes de partir à l’étranger sans condition de diplôme ni de connaissance en langues étrangères. Au-delà d’une jolie promesse théorique, voici ce qu’ils valent réellement.
Le Service Volontaire Européen (nouvellement European solidarity corps) :
Qu’est-ce que c’est ? Le Service volontaire Européen (SVE) permet aux jeunes entre 18 et 30 ans de partir effectué une mission de volontariat dans une structure associative ou publique en Europe ou dans un pays partenaire. Il n’est pas nécessaire d’être bilingue dans la langue du pays en question puisque ce qui compte avant tout pour être sélectionné, c’est la motivation et l’engagement. Le billet de trajet aller/retour est pris en charge, ainsi que le logement et la nourriture. Une petite allocation mensuelle est rajoutée pour permettre au volontaire de financer ces loisirs ou excursions.
Les plus : J’ai fait un SVE pendant neuf mois en Italie et les points positifs de ce programme sont très nombreux ! Il y a bien sûr le côté « Auberge Espagnole » puisque vous ne partez généralement pas isolé, mais vous vous retrouvez avec d’autres volontaires venus des quatre coins du monde. Ainsi, pour ma part, j’ai partagé mon appartement avec une Arménienne et une Russe. Par ailleurs, les volontaires dans le même pays que vous ont l’occasion de se rencontrer et d’échanger lors de semaines de formations ressemblant plus à une beuverie internationale qu’à un séjour à vocation éducatif.
Enfin, comme ce type de volontariat dure de quelques mois à un an, ça laisse assez de temps pour débarquer dans un pays dont on ne connait pas la langue et en sortir bilingue tranquillement.
Les moins : l’expérience peut s’avérer très difficile, car certaines structures abusent de la main d’œuvre pas chère que représentent les volontaires. Ainsi, certains volontaires que j’ai rencontrés m’ont raconté devoir remplacer des salariés. Leur allocation pour l’achat de la nourriture n’était parfois pas attribuée entièrement et même suspendue pendant leurs vacances (ce qui n’est pas légal).
Le logement n’était pas toujours très accueillant puisque certains devaient dormir à 4 par chambre, d’autres vivre à 8 dans un appartement où il leur était impossible de manger tous ensemble dans un salon ne comportant pas assez de chaises pour tous.
Par ailleurs, les missions à effectuer ne sont pas toujours à la hauteur des souhaits du volontaire. Si parfois ce dernier est exploité, d’autres fois, il lui est au contraire difficile de trouver sa place et son utilité. J’ai ainsi eu une mission très peu gratifiante et sans responsabilité qui a été très décevante pour moi. (Heureusement que tout le reste était génial !) Je conseillerais plutôt cette expérience aux plus jeunes qui débutent dans le marché du travail et qui n’en attentent pas trop. En effet, très souvent, les postes n’offrent que peu de responsabilités et sont plus de l’ordre de la découverte du milieu professionnel que d’un vrai travail. Les conditions de logement sont de même plus à même de convenir une personne plus jeune puisqu’il s’agit souvent de grandes collocations ou il est demandé de partager la chambre avec une ou plusieurs personnes.
Faire un stage rémunéré à l’étranger :
Qu’est-ce que c’est ? Lorsqu’on est inscrit comme demandeur d’emploi, il est possible de demander à effectuer un stage professionnel rémunéré dans l’Union Européen. Tout type de secteurs et d’entreprises sont accepté, il est seulement demandé d’être accompagné.e par un.e tuteur/trice sur place. Le stage dure généralement entre 4 et 6 mois et la rémunération dépend du pays de destination.
Les plus : Cela permet de partir travailler dans le secteur qui nous intéresse, qu’il soit public ou privé. La structure qui nous « embauche » pour ce stage n’a rien à débourser, ce qui lui permet d’être beaucoup moins exigeante sur notre profil. Le stage est une véritable occasion d’avoir une expérience professionnelle enrichissante en plus de la découverte d’un autre pays.
Les moins : le candidat doit généralement se débrouiller seul pour trouver la structure ou effectuer son stage, ce qui est loin d’être facile quand on n’a pas de contacts à l’étranger. Si j’ai moi-même réussi à trouver un employeur, c’est parce que j’étais déjà en Italie et qu’une amie a recommandé ma candidature auprès de la structure visée. Avant son aide, j’avais essayé d’envoyer des mails expliquant ma démarche et les spécificités de ce programme, sans obtenir de réponse. Par ailleurs contrairement aux deux autres programmes, vous partez seul, donc l’ambiance peut être un peu moins festive. Enfin, vous devez vous débrouiller par vous-même pour trouver le logement.
Les Programmes d’échange de courtes durées de Salto Youth :
Qu’est-ce que c’est ? S’il en existe de nombreuses sortes, voici (en gros) les principes de bases : il s’agit d’échanges entre groupes multi-culturels autour d’une thématique sociale (la discrimination, le sexisme…) pour quelques jours ou quelques semaines. Le trajet ainsi que le séjour dans le pays d’accueil est totalement pris en charge. La sélection se fait sur votre intérêt concernant la thématique traitée ou encore sur votre appartenance à une profession pour les échanges entre professionnel.le.s.
Les plus : Les groupes sont généralement très hétérogènes avec des participants d’au moins 5 ou 6 pays différents. Les activités organisées permettent d’échanger et de faire connaissance avec tout le monde et il se crée généralement une belle atmosphère. J’ai ainsi pu partir une semaine en Tunisie, à Hammamet dans un hôtel 4 étoiles en bord de mer pour parler de l’égalité femmes-hommes.
Les moins : La durée du séjour étant très limité, il n’est pas possible d’en profiter pour améliorer ou apprendre une langue. Par ailleurs, des activités étant organisées tous les jours il est difficile de faire du tourisme et de découvrir le pays d’accueil (en dehors des visites parfois planifiés durant l’échange).