« Faire la chatte morte« , « je ne pas comprendre un pénis béat« , « faire une figure de merde« … En allant vivre en Italie, j’ai non seulement dû apprendre une nouvelle langue, mais aussi m’habituer à déchiffrer ces expressions populaires parfois très fleuries et imagées. Car oui, entre « La Divine Comédie » de Dante et l’italien parlé dans la vie de tous les jours, il y a une petite marge… Et si l’on veut vraiment connaitre une culture, il faut savoir s’intéresser aux deux types de langages ! Même si j’ai une légère préférence pour le vocabulaire légèrement trash de notre société 😀 Voici donc un petit florilège des expressions italiennes populaires qui m’ont laissée la plus perplexe, accompagnées de leur traduction mot pour mot et de leur véritable sens.
Comme il est assez facile de le deviner, l’utilisation de cette image signifie tout simplement que vous n’avez rien compris. Un peu comme un mec qui vient d’éjaculer et dont le cerveau n’arrive plus à gérer l’arrivée massive d’endorphine. Arborer un sourire niais et un regard vide devient votre seule réponse. Je languis de voir apparaître son pendant féminin du type « ça laisse pantois mon bienheureux clitoris ».
Cette expression aussi imagée que sexiste se réfère uniquement aux filles. Elle désigne celles qui ont le malheur d’être jugées un peu trop entreprenantes, voir « aguicheuses » 😱😱😱 avec les mecs. Comme une petite chatte se frottant à vos mollets pour obtenir des caresses… Bien que de la qualifier de « morte » me fasse plus penser à un animal crevé sur la bas-côté de la route, ce qui est un peu moins sexy.
J’ai très vite appris la signification de cette expression parce qu’elle nous concerne tout particulièrement, nous, les français.e.s. En bref, elles s’adressent à toutes les personnes que l’on considère comme snob. Et comme l’un des stéréotypes français les plus répandus chez les italien.ne.s est que les français.e.s ne se prennent pas pour des merdes, on me l’a souvent répété (bien qu’on me précisait toujours, par politesse sans doute, que j’étais l’exception confirmant la règle)… Et je trouve cette manière de dire finalement assez bien trouvé : on s’image tout de suite un vieux dandy qui retrousse le nez en s’écriant « mais tu savais pas que le mercredi c’était le nouveau samedi ? »
La langue italienne a une collection incroyable d’expressions tournant autour des couilles : toujours dans l’optique de faire comprendre que vous en avez gros sur la patate, elles peuvent être cassées (rompi le palle), pleines (le palle piene) ou, comme dans le cas étudier ici, tourner. C’est cette option que je préfère, car c’est celle qui a le moins de sens en français. Ce qui me permet d’imaginer un mec énervé effectuant une étrange danse du ventre pour exprimer toute l’étendue de sa colère.
Quand on pense à un balcon, en bon français.e.s, les adjectifs qui nous viennent directement à l’esprit sont souvent « romantique », «charmant» voir « minuscule » pour les parisien.ne.s. Mais pour les italien.ne.s il n’en est rien. Si on vous compare à un balcon, c’est que vous êtes complètement, perché.e, allumé.e, fou-furieux quoi. Sans doute parce que l’amour rend fou et que le balcon est l’endroit à privilégier pour entonner sa meilleure sérénade…
Cette expression super populaire dans le pays signifie tout simplement : se taper une bien belle honte des familles. Bizarrement, cette manière de dire me fait penser à ma brève pratique de la danse contemporaine au lycée où l’on me demandé de mimer un rocher. Je suis sûre que si ma prof avait connu la « figura di merda » italienne, elle nous aurait aussi demandés, d’incarner la merde avec notre visage.
Contrairement à ce qu’on (en tout cas moi) pourrait penser, cette expression est loin d’être sympathique. Car il ne s’agit pas d’une invitation à aller prier un coup à l’Eglise pour sauver sa conscience, non non. Mais plutôt une incitation à recevoir les derniers sacrements avant votre mort prochaine. A retenir donc qu’il ne faut pas remercier la personne vous adressant ce message.
Merci beaucoup ! J’ai bien ri
Originales ces expressions merci pour cet article rafraîchissant en contexte de confinement 😉