Entretien avec Moranne, co-fondatrice de Cagole Nomade marque éco-féministe Marseillaise

feministe cagole nomade

Aujourd’hui, je vous propose un article très particulier ! Moranne Deroff, co-fondatrice de Cagole Nomade marque éco-féministe Marseillaise réponds à mes questions sur l’univers de la mode éthique 😀

Bref retour sur mon défi « un an sans achat de vêtements issus de la fast-fashion »

J’ai décidé il y a maintenant 3 mois de cela de passer un an sans acheter de vêtements issus de la mode « fast-fashion », c’est-à-dire non respectueuse de l’environnement ou des droits humains.

 Suite à cette décision, je me suis mise à m’intéresser aux marques qui ont décidé de proposer des vêtements produits de manière écologique et éthique.

Dans notre société occidentale où la surconsommation est la norme, je me suis demandée à quelles difficultés doivent faire face celles et ceux qui proposent un modèle alternatif :

  • Quelles règles de production s’imposent-iels pour proposer un vêtement « éthique » ?
  • Comment s’imposer face aux entreprises multinationales ?
  • La demande est-elle assez importante pour un établir un commerce durable ?

        Pour répondre à mes questions, j’ai décidé de contacter des entrepreneur·e.s locaux sur Marseille.

C’est Moranne, qui m’a répondu en premier, co-fondatrice de « Cagole Nomade », une marque marseillaise de vêtements éco-féministe . 

 Je vous propose donc de découvrir ci-dessous la retranscription de mon entretien.

Entretien avec Moranne, co-fondatrice de Cagole Nomade marque éco-féministe Marseillaise

Présentation...

          Peux–tu te présenter et nous dire qui est derrière la marque « Cagole Nomade » ?

Je suis Moranne Deroff une des deux co-fondatrices de la marque « Cagole Nomade », avec Lisa Billiard. Nous sommes deux marseillaises de 26 ans, amies depuis le lycée. Nous avons toutes les deux beaucoup voyagé et il y a un an et demi maintenant, on a décidé de créer notre marque de vêtements. On voulait partager une passion du voyage, tout en mettant en avant l’état d’esprit du sud, le côté « cagole. »

           Qu’est-ce que « Cagole Nomade » ?

Comme on a beaucoup voyagé avec Lisa, on voulait une marque qui partage notre passion du voyage. Nous voulions des vêtements qui accompagnent en mouvement. On propose donc du sportswear confortable et adapté à la mobilité.

Mais on voulait aussi mettre en avant le côté féministe de la cagole, qui est une femme indépendante et déterminée. En voyageant, on en a eu marre d’entendre «t’es une femme mais tu voyages seule, c’est dangereux, tu ne devrais pas. » La cagole s’approprie son espace et n’a pas peur de prendre la place.

"Pour nous, le vrai message de la marque, c'est l'égalité dans la liberté de mouvement."

L'écologie et la marque...

 « Cagole Nomade » se présente comme une marque « éco-féministe », comment se traduit le côté écologique ?

Le côté écologique de la marque se retrouve dans notre mode de production. On travaille avec des matériaux bio, certifiés ou recyclés… Mais on se dirige aussi vers « l’upcycling » : c’est le fait de donner une nouvelle vie à une matière déchet. Par exemple, on a créé des protèges-passeports à partir de chambres à air de vélo et de voiles de bateaux.

On a donc 2 organisations différentes :

  • Pour le prêt-à-porter/ sportswear : on s’entend avec notre grossiste
  • Pour la partie upcyclée : on collabore avec des couturières marseillaises

Est-ce que c’est compliqué de trouver des matériaux vraiment bio, vraiment éthiques ?

C’est compliqué oui et non. Les produits ne peuvent pas être parfaits car à partir du moment où tu crées quelque chose de nouveau, tu as un impact environnemental. Mais si tu as un cahier des charges exigeant, tu écartes ce qui peut être du « green washing » ou on va te dire que le t-shirt est bio mais il coûte 5 euros. Le coton ne pousse pas en France mais il existe des certifications contrôlées et reconnues.

Avez-vous l’impression que la population est de plus en plus sensible à l’écologie ?

Je crois qu’il y a un vrai mouvement pour se tourner vers une consommation éthique à tous les niveaux. Que ce soit au niveau alimentaire ou de mode, les gens ne ferment plus les yeux. Soit ils achètent consciemment de la fast-fashion soit ils refusent et se tournent vers des marques comme « Cagole Nomade ». Et on voit de plus en plus de personnes qui achètent moins mais qui vont investir dans un produit pour le garder plus longtemps.

Le féminisme et la marque

VESTE CAGOLE NOMADE Et comment se traduit le côté féministe de la marque ?

Le côté féministe de la marque est évident par la revendication féministe du personnage de la cagole. On a voulu faire un pied de nez au mépris social qu’il peut y avoir derrière ce personnage et qu’il soit réapproprié par toutes.

Enfin, notre gamme de vêtement est unisexe. On chercher à dégenrer la mode. Si un homme veut se mettre en robe, on veut qu’il puisse, sans préjugé aucun. Si les femmes veulent s’approprier des codes « plus masculins » qu’elles puissent le faire aussi.

Comme vous êtes une marque inclusive, vous proposez toutes les tailles ?

On essaie au maximum de retirer les tailles « xs, s,… ». Sur la première collection on allait du XXS au XXL. Sur la nouvelle collection, on voudrait retirer ces tailles et proposer des modèles « loose », « super –loose »et « extra-loose ». On voudrait arrêter de parler en terme de taille mais plutôt en terme de « comment tu veux porter ton vêtement ? ».

L'historique et les projets de "Cagole Nomade"

Avant de créer votre marque, aviez-vous une expérience dans l’industrie textile ?

On n’est pas du tout issu du milieu du prêt-à-porter, du design ou de la mode. Lisa a fait un master en sémiologie et a donc un profil « communication/ média ». Moi je faisais de la gestion de projet en solidarité internationale. Avec ces bases, le reste c’est fait au culot, aux rencontres… On a fait les 4 coins de Marseille pour trouver les bonnes personnes avec qui travailler.

Comment-vous êtes-vous fait connaître ?

On a lancé une campagne de crowdfunding qui nous a bien aidés. Puis on a eu la chance d’avoir un article dans « Madmoizelle » paru à échelle nationale et qui a mis un bon coup de pouce. On fonctionne aussi beaucoup via Instagram, ou on a le plus de retours.

Quel accueil a reçu votre marque ?

On a eu des débuts particuliers car on est directement monté à Paris faire un pop-up store de créateurs. Donc la première fois qu’on a exposé nos produits, c’était dans le Marais pendant 10 jours.

Du coup, on a eu un peu de tout : des sudistes expatrié.e.s, des féministes convaincues qui se retrouvaient dans la « Cagole »… Mais aussi des personnes qui n’accrochaient pas à cause de l’utilisation du mot « cagole » sur le vêtement.

 

Quels sont vos projets ?

On travaille sur une robe unisexe disponible en 2 modèles : Un entièrement « upcyclée » made in Marseille, fait à base de fin de rouleaux d’industrie textile et de chute de vestes sportswear. Et une autre version à partir de coton bio certifié, à un prix plus réduit.

D’ailleurs, Si on peut faire passer un appel : on est toujours en recherche d’entreprises qui ont des déchets textiles que nous on pourrait revaloriser.

Merci à Moranne pour ces réponses et si la marque vous interesse, vous pouvez faire un tour sur leur e-shop :

Alors, est-ce que vous êtes sensible aux valeurs de Cagole Nomade, cette marque éco-féministe ? 🙂 

Commentaires

  1. Lénou

    😊😊 C’est clair c’est un chouette concept qu’elles ont bien pensé 👍👍

  2. Lénou

    Oui elles ont fait un joli travail pour repenser le terme, je trouve aussi le projet très beau 😊

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