Italie : stéréotypes vs réalité

Avant mon départ pour l’Italie, j’avais déjà en tête quelques idées sur la culture que j’allais y rencontré. Ce pays n’étant pas une destination aussi mystérieuse que la Corée du Nord, j’avais eu vent de nombreux clichés sur la « dolce vita » italienne. Après presque trois ans de vie là-bas, voyons quels étaient mes stéréotypes et s’ils se sont confirmés…

(Tout ce que j’écris est bien évidemment à contextualiser dans mon environnement limité, à savoir, une petite ville d’Italie du Nord. )

Stéréotype « L’italien.ne est très tactile »

Ah ! Les italien.ne.s sont si tactiles, c’est bien connu ! Un fait qui ne se vérifie pas forcément dans le Nord de l’Italie ou j’ai constaté que ces habitant.e.s sont généralement réservé.e.s et peu expans.ives.ifs en démonstration d’affection en public. Ça commence par la manière de se saluer : alors qu’entre ami.e.s la coutume est de se faire la bise, lorsque vous êtes le petit nouveau/ la petite nouvelle de la bande on ne vous concède qu’une poignée de main polie. Habituée à saluer tous le monde par une embrassade, j’ai vite dû apprendre à me souvenir de qui je rencontrais pour la première fois pour éviter de me retrouver à embrasser le vide. Et ce n’est pas chose facile quand on débarque et qu’on est en contact avec des nouvelles personnes tous les jours !

Stéréotype « L’Italie… Un pays chaleureux »

En règle général, je pense qu’il est très agréable de faire du tourisme en Italie car vous trouverez toujours quelqu’un pour vous orienter en cas de besoin et cela quelque soit votre niveau en langues. Lors de mes périples à la découverte du pays, je me suis très souvent perdue mais j’ai toujours trouvé une personne souriante qui a pris sur son temps pour m’aider. Mais comme rien n’est jamais tout rose, je dirais que s’il est facile de se mettre à papoter avec un parfait inconnu dans la rue, il est plus difficile de créer des liens durables. M’étant installée dans une petite ville de province, il ne m’a pas été facile de devenir amie avec ces habitant.e.s. Crémone obéissant aux mêmes règles que toute bonne petite ville qui se respecte, l’étranger.e est vu comme un élément perturbateur d’un quotidien bien huilé. C’est après beaucoup d’efforts et de patience que je peux dire aujourd’hui que je compte quelques vraies amitiés dans cette région.

Stéréotype « L’italien.ne est raciste… »

Ayant grandi apprenant à l’école l’histoire du fascisme et suivant les politiques migratoires de l’actuel gouvernement italien, je ne m’attendais pas à une grande ouverture d’esprit de la part des italien.ne.s. Si j’ai rencontré des personnes d’une gentillesse formidable, l’Italie est un pays d’immigration depuis peu et les préjugés sur les étranger.e.s, de préférence à la peau noire, sont encore très répandus. « Ils ne travaillent pas », « volent notre travail « (on est pas à une contradiction près), « ils sont violents avec les femmes et corrompent nos enfants. » Jusqu’ici, rien de très nouveau puisque nous pouvons arguer sans fierté que les mêmes idées nauséabondes se propagent un peu partout en France. Pourtant, l’immigré sans papier n’est pas le seul à être victime de racisme et je dirais qu’on peut constater, notamment en Italie du Nord, une déclinaison de trois types de discriminations, en fonction des envies et de la sensibilité de chacun.e: contre les migrant.e.s d’Afrique, contre les européen.ne.s et enfin contre les italien.ne.s eux-mêmes mais qui ont le défaut de venir du Sud. Ces logiques discriminatoires qui se croisent, s’entremêlent ou prennent des directions différentes ont été un sujet qui m’a beaucoup questionné et je m’y attarderais plus longuement dans un article spécifiquement dédié.

Stéréotype « L’italien… quel macho ! »

Mon souvenir des frasques sexuelles de Berlusconi m’avait fait appréhender légèrement la condition des femmes en Italie. J’ai d’ailleurs pu apprendre avec stupeur qu’il est possible pour un médecin de refuser de pratiquer un avortement car cela est contraire à ces convictions morales. La situation devient dramatique quand le nombre de médecins acceptant de pratiquer l’acte se retrouve si réduit que des territoires entiers ne donnent plus accès à ce droit. Mais je dois dire que concernant le légendaire « macho » italien, je ne l’ai toujours pas rencontré. Si je compte consacrer un article sur la difficulté d’être une femme seule dans un pays étranger, notamment dans les réactions que cela peut déclencher chez certains hommes, en règle générale les italiens ne sont pas plus insistant dans la drague que dans une autre culture.  Je n’ai pas perçue de nettes différences avec la France à ce niveau-là, les relous et autres pervers étant omniprésents.

Stéréotype « Le fils de la Mamma »

Lorsqu’on pense à l’homme italien, l’image de la mamma hyper-protective qui voit son fils comme la plus belle merveille du monde n’est pas loin derrière. Si tous les italiens sont loin d’avoir une mère correspondant à ce cliché, je dirais que j’ai rencontré les cas les plus dramatiques dans ce pays. Ainsi la mamma est parfois omniprésente même lorsque son fils a quitté la maison : Elle n’hésite pas à lui confier des Tupperware pour chaque repas de la journée, laver son linge dès que possible et l’appeler tous les jours et ce même si le fiston en question à 40 ans passé (histoire véridique) !

Stéréotype « L’italia : pasta, pizza basta ? »

Alors, l’Italie, conforme à mes idées ou pas ? Je dirais que les stéréotypes, qui ne sont qu’une réduction de la réalité permettant d’économiser l’énergie de la réflexion, se sont bien évidemment nuancés ou annulés au contact avec un quotidien rempli d’une belle diversité !

Commentaires

  1. Merci 😊

  2. Super cet article ! On en connaît un peu plus sur nos voisins italiens 🙂

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