Après près de trois ans d’expatriation en Italie, j’ai pris la décision de rentrer vivre en France. L’appel des croissances, du vin et du fromage s’était fait trop fort, (je suis un cliché français) j’ai dû y céder. Mais avoir la possibilité de savourer à nouveau ses petits plaisirs quotidiens ça se mérite ! Et il n’a pas été aussi facile que je le planifiais d’organiser un retour au bercaille. Voilà comment j’ai gérer (ou presque) mon come back sur le marché du travail français.
Etape 1 : faire le deuil de l’indispensable devenu inutile :
Avant toute chose, j’ai voulu ajourner mon CV afin de rajouter mes dernières expériences. Si mon expatriation a globalement été enrichissante professionnellement, j’ai dû faire le tri entre ce dont je suis personnellement fière et ce qui intéresse les employeurs. Par exemple, le fait d’être maintenant capable de parler couramment trois langues me comble de joie mais ne m’est absolument d’aucune utilité dans mon secteur d’activités. 😥 Plus compliqué, j’ai accumulé, parfois avec beaucoup de difficulté, des connaissances qui ne me seront plus jamais demandé. Ainsi, je me suis habituée à travailler avec un mode de fonctionnement différent de ce que j’avais connu en France. J’ai appris à respecter des règles officielles comme officieuses qui ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre… Tout ce quotidien de travail est si important à maîtriser mais si géographiquement localisé qu’il devient illisible sitôt les frontières du pays franchies. En fait, changer de pays de travail c’est un peu comme organiser sa reconversion professionnelle sans changer de métier ^^.
Chercher du travail à distance : la fausse bonne idée
Pour anticiper mon retour en France, j’ai commencé à répondre à des offres d’emploi en ligne plusieurs mois avant mon départ. Quotidiennement, je cherchais puis candidater à tout ce je trouvais dans mon domaine de compétences. J’ai, pleine d’entrain, essayer de répondre à un maximum d’annonces correspondant à mon profil sans être trop regardante sur les conditions d’embauche. Je postulais avec le même engouement au CDI temps plein qu’à la mission de 3 mois et ses 2h de travail hebdomadaire. Sauf que j’avais oublié à quel point cette recherche pouvait être éprouvante. Affronter une banale absence de réponse a plus d’impact qu’il n’y parait a priori. Après des dizaines de candidatures sans retour, j’en venais presque à douter de ma propre existence. Mais tous ces mails, je les ai vraiment envoyé ou est-ce seulement le fruit de mon imagination ? L’envie fut très forte d’envoyer un message d’insultes à toutes les entreprises précédemment contactées dans l’espoir d’obtenir finalement une réaction de leur part. Un peu comme un SDF qui se met à crier contre les passants pour obtenir un regard, même de dégoût, pour s’assurer qu’il est encore vivant. J’avais l’impression d’avoir à franchir des barrières impossibles pour atteindre cet élu des Dieux qui a en sa possession mes futurs perspectives de travail et donc, d’avenir. Bref, je déconseille cette stratégie et vous encourage à attendre sagement d’être sur place pour organiser toute recherche.
S’expatrier, ça fait bien sur le CV … ou pas
Quand finalement j’ai pu décrocher quelques entretiens d’embauche, les premiers contacts ont été éprouvants. Lorsqu’on vous explique que partir à l’étranger, « ça fait bien sur le CV »… Je dirais oui et non. Certains employeurs vont le valoriser, d’autres l’ignorer ou même, comme dans mon cas, le dévaluer. Ainsi, lors d’un entretien, un recruteur m’a expliqué que cette période d’éloignement du territoire français jouait en ma défaveur. Mes expériences en France étaient trop vieilles pour être encore pertinentes et celles à l’étranger ne pouvaient pas être considérées car elles n’avaient pas été réalisées dans notre chère patrie.😡 Mais j’ai aussi été confronté à une réaction complètement opposée ! Ainsi, une recruteuse m’a demandé pourquoi, au vu de mon CV, j’avais des prétentions salariales si basses. 🙄 Hummm, peut-être parce que viser un SMIC après m’être habitué à organiser mon quotidien avec 600 euros par mois me semble déjà énorme ? Bref, il m’a fallu faire face aux fantasmes, positifs comme négatifs, derrière l’idée d’une expatriation.
En bref !
Faire preuve d’anticipation pour organiser mon retour a parfois été difficile mais toujours utile ! Ça m’a permis de me faire à l’idée que j’allais partir et de m’habituer au fait que ça allait (à nouveau) chambouler deux ou trop trucs dans ma vie. J’ai finalement eu la chance de rapidement trouver du travail une fois sur place. La réadaptation demande toujours des efforts mais j’imagine qu’elle est un peu facilité par le fait que je vive au bord de la mer dans une ville magnifique…
Et puis sinon on peut toujours repartir 😀